Bouilly en Histoire

L'origine de Bouilly

La première mention historique est signalée dans la fameuse Charte de Chélembert et apparaît sous la forme de "Buliacum" en 754. Ce nom est d'origine gallo-romaine.

Bouilly, donc à l'époque "Buliacum", vient d'un homme gaulois "Bullius" et du suffixe latin "iacum" (peut-être aussi "iacus") qui ajoute l'idée d'habitation territoriale au nom d'homme auquel il est joint. Buliacum voulait donc signifier : le village où habite Bullius. Cet homme, sans doute important ou chef d'une communauté de plusieurs familles, était peut être venu s'installer avec sa famille au milieu des bois et des pâturages qui formaient alors notre village il y a deux millénaires.

 

L'évolution de ce nom dans l'histoire :

754 : Buliacum
840 : Boliacum
870 : Bolleticum
1097 : Bulliacium

1157 : Bolliacum
1190 : Boilliacum
1292 : Boillie et Bouilley
1294 : Bouyli

  XIII : Bouilli
1407 : Bouilleyum
  XVII : Bouilleium
1614 : Bouilly


La célèbre voie romaine, appelée "Voie d'Agrippa", délimite son territoire à l'est depuis le début de l'époque gallo-romaine. Clovis, Roi des Francs, vint y rencontrer sa future femme, Clothilde, en 451. De nos jours, "la Halte du Roi Clovis", au bord de la nationale 77, à la sortie sud du village, vient un instant nous remémorer ce temps.

 

A l'époque féodale, Bouilly relevait des Comtes de Champagne et de différents ordres religieux. Un château surplombait le site de Montaigu. Les Bouillerands, comme les habitants des communes situées aux alentours, devaient en assurer les services de guets et de corvées. Après plusieurs péripéties, au lendemain du traité de Troyes, le 3 juin 1420, Charles VII ordonna la démolition de cette forteresse.

Historique de Bouilly par ses édifices publiques

L'église, située au centre du bourg, est sous le vocable de Saint-Laurent. Elle est classée parmi les églises gothiques flamboyantes du XVIe siècle. Commencé vers 1515, l'édifice sera réalisé en plusieurs phases jusqu'en 1956. Elle est la plus grande des églises de l'arrondissement de Troyes. Un terrible incendie l'endommagea en 1702. Réparée seulement un siècle plus tard, elle resta très fragile. Depuis plusieurs décennies, différentes campagnes de restauration permettent de la consolider et de la remettre en état. Parmi ses richesses, il faut signaler un magnifique retable en pierre, attribué à François Gentil, élève de Dominique le Florentin, classé depuis 1896 et sa statuaire remarquable, de l'Ecole Troyenne du XVIe siècle, avec Sainte-Marguerite, un Christ-aux-Liens, une Piéta, ...

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Monsieur Denis Krieger, habitant de Bouilly, nous propose d'admirer des photos de sa réalisation rassemblant les richesses encore présentes de notre église, visibles sur ce lien : photographies église Bouilly 

Pour visiter l'église : voir "Informations Pratiques"

Le "Champ Pilé" : c'est la place centrale de Bouilly. On trouve sa première mention dans un acte notarié de 1639, Maitre PIQUET, notaire royal à Troyes. Les textes anciens soulignent qu'elle servait pour les exercices militaires, mais aussi pour les marchés et les foires. Il s'y tenait également l'école communale. La première fut construite en 1654. Elle fut démolie et reconstruite au même endroit, en 1782. Son emplacement se situait derrière le Foyer Familial. Sur cette place se dressait une halle, démolie en 1770 à cause de sa vétusté. Une nouvelle halle, projetée en 1772, ne fut jamais réalisée. On y trouvait également une fontaine, installée avec la réalisation du réseau d'eau, vers 1870. Elle fut démolie en 1931, car elle ne coulait plus depuis 1914, suite à des détériorations faites par des soldats allemands.

Sur la photo, on aperçoit également un majestueux tilleul qui ornait la place de ses magnifiques branches. Il fut abattu à cause de son grand âge, en 1978.

En 1844, suite à la décision de la rectification du tracé de la route Impériale n°77 , la commune de Bouilly décida la construction d'une gendarmerie au nouveau carrefour, dans l'angle de la courbe, pour un coût de 20 000 francs.

Les chevaux seront abrités dans des box de fortune jusqu'en 1880, date de la construction des écuries et d'une infirmerie pour les chevaux. Bouilly reçut un loyer de 1.700 francs par mois jusqu'en novembre 1926, date où le département acheta l'ensemble des bâtiments pour 60 000 francs. Ils furent malheureusement démolis, en 1986, à la grande peine des habitants.

En 1868, au cours de travaux pour le réseau de distribution d'eau, la construction d'un lavoir parut obligatoire. La population fut consultée pour donner son avis sur son implantation. A l’époque, les laveuses auraient préféré trois lavoirs, pour avoir moins de trajets à faire avec brouette et linge. Mais le conseil municipal, en date du 11 février 1868, entérine son projet pour des raisons de simplicité et de moindre coût, un seul lavoir fut construit au centre du bourg. A cause d'une pente insuffisante, les eaux avaient tendance à stagner. Des travaux de réfection furent entrepris en 1887, et d'autres, de restauration de la couverture, le furent en 1900. Il fut vendu dans les années 1980, à un investisseur immobilier. La commune le racheta finalement en 1996 et le transforma en local technique pour les services communaux, sans en modifier l'aspect extérieur. Le bâtiment est aujourd'hui très bien conservé.

Le bâtiment "Hôtel de Ville", situé au centre du bourg sur le flan droit de l'église, fut édifié sur l'emplacement d'une fermette appartenant à Mme veuve REGNY et aux héritiers Poulet, démolie en 1874. La construction se déroula en deux étapes. La première, de 1880 à 1882, concernait la mairie et l'école des garçons. La seconde consistait à la réalisation de la justice de paix, à gauche de la première partie, qui fut achevée en 1884 et qui abrite toujours la mairie.

Quatre ans après l'armistice de la guerre 14-18, où de nombreux jeunes de la commune étaient morts sur le champ de bataille, la municipalité de Bouilly décida la construction d'un monument aux morts, devant l'hôtel de ville, à la vue de tous.

 

Il fut inauguré le 5 août 1922 devant un public fort nombreux.

 

Autour du monument, quarante sapins de deux mètres de haut avaient été dressés, ainsi que deux mâts porte-drapeaux. On installa une estrade et des bancs pour asseoir les personnalités invitées et les enfants des écoles. En ce dimanche, la foule vint nombreuse pour la cérémonie d'inauguration. A 16 heures, sous une chaleur torride, Monsieur le Maire, M. Ismaël HUTIN, prononça un discours rappelant la souffrance des hommes morts au champ d'honneur. M. Paul PARMENTIER, président de l'amicale des démobilisés, et M. MARTIN, président de la ligue des combattants de l'Aube, prononcèrent également un discours.

Sous la direction de M. BELIGON, la fanfare de Bouilly, "l'Espérance", entonna la Marseillaise et une longue marche funèbre. Une vingtaine d'écoliers reprirent ensuite une chanson sur la vie des soldats, avec Mme VAILLOT, l'institutrice. Le jeune Louis BON récita un poème devant le public attentif. Il conclut son texte par ces mots : " Du tertre épars de la tombe nue ou fleurie, entendez notre voix qui monte et remercie ". Tous applaudirent ce jeune talent !

La cérémonie se termina par un vin d'honneur.

Dans les années 1920, l'activité économique du village évolua, engendrant peu à peu la disparition des deux salles servant à la répétition de la fanfare locale, aux réunions et bals populaires. La construction d'une salle fut envisagée. Afin d'obtenir des subventions plus nombreuses, la commune invoqua la réalisation d'une bibliothèque, d'une salle de cours de cuisine et de couture pour les filles, et d'une salle de gymnastique, cet ensemble polyvalent reçut le nom de Foyer Familial. En réalité, on ne prévoyait qu'une grande salle et une scène pour les représentations scolaires, théâtrales et musicales, les bals, les répétitions de musique et les projections de cinéma. Ce bâtiment, situé au centre du bourg, place du Champ Pilé, fut inauguré le 30 juillet 1933. Des travaux d'installation du chauffage furent entrepris en 1938, puis, devenue trop petite, une extension fut réalisée en sa face ouest en 1986.

De 1960 à 1970, le village connut un grand essor, notamment grâce à la construction du collège Max HUTIN, en 1962. Un gymnase vient compléter l'équipement en 1972. Plusieurs lotissements virent également le jour durant cette période. A cela, s'ajoute la création du réseau d'épuration avec sa station et d'une zone artisanale. A noter que Bouilly fut la première commune de l'Aube à posséder son réseau d'adduction d'eau potable, en 1868.

Un groupement scolaire fut construit en deux étapes, l'école maternelle en 1981 et l'école primaire, avec une cantine scolaire et une médiathèque, en 2005. L'ensemble est aujourd'hui administré par le syndicat intercommunal des écoles regroupant les communes de Bouilly, Souligny, Javernant et Sommeval.

Les Maires de Bouilly

1805 à 1808 : M. POULET

1808 à 1815 : Ant. Sébast HOUZELOT

1815 à 1817 : Nicolas Modeste LOREY

1817 à 1829 : Pierre LEBLANC

1829 à 1830 : J-B THIEBLIN

1830 à 1839 : M. HOUZELOT

1839 à 1840 : M. LEBLANC

1840 à 1847 : Antoine J.B HOUZELOT

1847 à 1860 : Amable HONNET

1860 à 1871 : Prosper Edouard POULLET

1871 à 1877 : François Honoré FORJOT

1877 à 1885 : Honoré PIAT

1885 à 1887 : Camille DEGOIS

1187 à 1892 : Prudent PINSOT

 

1892 à 1896 : Emile GAUTHIER

1896 à 1904 : Eugène DUPONT

1904 à 1912 : Gustave PATROIS

1912 à 1925 : Ismaël HUTIN

1925 à 1940 : Henri LORIN

1940 à 1945 : Gaston POULLET

1945 à 1975 : Max HUTIN

1975 à 1982 : Robert DARAGON

1982 à 1989 : Jean-Marie VERDEAUX

1989 à 1995 : Michel HISLEN

1995 à 2008 : Joël NINOREILLE

2008 à 2017 : Jean-Louis DUFAUT 

2017 à 2020 : Sandrine PETIT   

2020 à aujourd'hui : Benoit GROUX


(sous toute réserve... des informations erronées peuvent s'être glissées dans cette présentation Internet, bien que la majeure partie de celles-ci, soit extraite du livre "Histoire de Bouilly-Souligny Montaigu et des environs" 1990, d'après Alain Hourseau)